Froids (2000)

DESTINATION : ZERO
Il faut changer nos habitudes pour ne pas tourner en rond
Et ne pas remettre à demain ce qu’on peut mettre de côté
Peur de manquer quelque chose comme une fuite en avant
On veut chasser l’ennui
Une philosophie de la vie

Notre destination : zéro
Et quoi de plus banal
On se maintient à flot
Et tout le monde trouve ça normal

En quête d’identité on joue les révoltés
On réclame la transparence des mots et des idées
Peur de manquer quelque chose de ne pas être au courant
Et se vider l’esprit
Une philosophie de la vie

Notre destination : zéro
Et quoi de plus banal
On se maintient à flot
Et tout le monde trouve ça normal

Dis moi quelles sont les nouvelles
Le baromètre est au plus bas
Pour nous aussi c’est comme tout le monde
On joue à pertes et fracas
Peur de manquer quelque chose de louper le changement
Puisqu’on prétend qu’il est ici
Je demande à voir ce qui suit

Notre destination : zéro
Et quoi de plus banal
On se maintient à flot
Et tout le monde trouve ça normal

ON BAISSE LES BRAS
Au milieu de tout ça
On est si ridicule
On laisse les autres agir
On laisse fuser les soupirs

On n’a pas le choix
On baisse les bras

Pendant que tout avance
Au milieu de tout ça
On baisse les bras

Nous on recule
On n’a pas le choix
On baisse les bras

On pourra pas faire mieux
Ils ont du courage pour deux
On baisse les bras

Aucune fierté
Pas le temps de transiger
On baisse les bras

On fait du surplace
On attend que les autres se lassent
On n’a pas le choix
On baisse les bras

COMME UN FROID
Il y a là comme un froid entre toi et moi
C’est pas vraiment un drame je crois que ça passera
Ca m’empêche pas de dormir ni toi non plus d’ailleurs
Pourquoi serait-ce le cas puisqu’on le sait déjà

Après tout autant éviter les mauvais coups
On vaut un peu mieux que ça
Laissons ça aux autres que nous
Ne penses tu pas ?

Alors on préfère se taire
Laisser le temps tout doucement faire son travail
Autant ne pas faire de mystères
Nous voyons bien que cette affaire déraille

Après tout autant éviter les mauvais coups
On vaut un peu mieux que ça
Laissons ça aux autres que nous
Ne penses tu pas ?

ON NE SE VOIT PAS TRÈS SOUVENT
Quand tu n’es pas là
Moi je suis chez moi
Et quand je sors des fois
Toi tu sonnes chez moi

On ne se voit pas très souvent
On n’a pas le temps très souvent
De se parler, de rire
De laisser le silence nous envahir

Des fois je passe à ton appartement
Fenêtre ouverte mais plus personne dedans
Et quand je rentre j’écoute mon répondeur
J’entends ta vois et simplement je pleurs

On ne se voit pas très souvent
On n’a pas le temps très souvent
De se parler, de rire
De laisser le silence nous envahir

On ne se voit pas très souvent
On n’a pas le temps très souvent
De boire un thé, de fumer une cigarette
De s’enfermer, ou d’aller faire la fête

JUSTE EN FACE
Pourquoi faire autrement que la regarder
Quand je ferme les volets et qu’elle est là de l’autre côté
Elle voit bien que je l’aperçois et que je souris
Machinalement elle tend le bras, me fait un signe – enfin j’y crois dur comme fer

Elle n’est pas là depuis longtemps mais dès le premier jour
Quand le soir peu à peu paraît et qu’elle est là de l’autre côté
J’ai pris l’habitude d’être comme à un rendez vous
M’étonnant chaque jour qu’elle soit ponctuelle malgré tout

C’est très étrange car jamais je ne l’ai vu
Se promener ou faire les boutiques dans la rue
Mais quand elle éclaire chaque soir son bel appartement
C’est un peu comme si on s’était toujours connus

Elle n’est pas là depuis longtemps mais dès le premier jour
Quand le soir peu à peu paraît et qu’elle est là de l’autre côté
J’ai pris l’habitude d’être comme à un rendez vous
M’étonnant chaque jour qu’elle soit fidèle malgré tout

Elle n’est pas là depuis longtemps mais dès le premier jour
Quand le soir peu à peu paraît et qu’elle est là de l’autre côté
J’ai pris l’habitude d’être comme à un rendez vous
M’étonnant chaque jour qu’elle soit ponctuelle malgré tout

Juste en face

LES SENTIMENTS DES GENS CHANGENT
Les sentiments des gens changent
Sur de simples rumeurs
Niant ce qui les dérange
Sans souci sans pudeur
Regarder dans la glace
Et penser très songeur
Oh vite que le temps passe
Rire d’un air moqueur

Les sentiments des gens changent
Ils croient pouvoir oublier
Oublier ce qui les arrange
Et garder le dernier
Des souvenirs le meilleur
Celui qui vient en premier
Celui qui donne chaud au cœur
Et nous empêche de tomber (plus bas)

Les sentiments des gens changent
Evoluer en désaccord
Tenter de donner le change
Faire semblant crier encore
Un peu de temps pour laisser croire
Qu’on peut tout pardonner
Mais il est bien trop tard
Puisque rien n’a changé

EN DESESPOIR DE CAUSE
Le désespoir et la cause
J’ai cherché un sens à ces mots
En désespoir de cause
Je ferme les yeux et le sujet est clos

Plus d’amertume, de tourments
Il faut lutter contre les charmes
De la tristesse et du néant
Avec son espoir comme seule arme
(Il faut lutter ici même)
Le vide nous entoure, nous ravit
Et pourtant la vraie vie est là
Elle nous côtoie le jour la nuit
Elle nous suit dans le creux de nos pas

Le désespoir et la cause
J’ai cherché un sens à ces mots
En désespoir de cause
Je ferme les yeux et le sujet est clos

L’ESPACE D’UN INSTANT
C’est quand elle est muette et qu’elle me parle avec des signes
Que je devine le mieux ce qu’elle souhaite me dire
Ses yeux parlent pour elle à cet instant
L’espace d’un instant
Je comprends

C’est la seule chose à laquelle je pense quand je la vois

Parfois fâchée ou irritée moi je l’écoute
J’essaie de décrypter le sens de cette colère et de ses doutes
Sa voix n’est plus qu’un fil à cet instant
L’espace d’un instant
Je comprends

C’est la seule chose à laquelle je pense quand j’entends sa voix

JULIETTE
Juliette tu es belle
Il y a si longtemps que je ne t’avais vu
Tu n’as pas changé
Tu es belle

LES SOIREES AVEC MOI
Soudain l’esquisse d’un sourire quand le mal est déjà fait
Les choses que l’on pense tout bas et les choses que l’on dit pourtant
Les conversations dans le noir avec celui ou celle qu’on ne devrait pas voir

Les cons à qui l’on parle des heures et les amis qu’on appelle plus du tout
Les choses qu’on fait la rage au cœur et celles que l’on ne tente même plus
Les fêtes où l’on s’ennuie beaucoup avec la musique qui remue les foules
Les verres qu’on s’enfile sans bruit et l’agressivité sur les cendriers

Les réveils difficiles la sueur sur le front l’aspirine dans le verre
Le café noir mais de la veille et la cigarette si dure à passer

On n'a pas le choix…